كلاسيكيات

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الخيزران

:: عضو متألق ::
أوفياء اللمة
Des poème absolument sublimes.
des grandes clasiques
Merveilleux poèmes inoubliables
Avec Fatima Zahra
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Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent



Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front.
Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime.
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C'est le prophète saint prosterné devant l'arche,
C'est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche.
Ceux dont le coeur est bon, ceux dont les jours sont pleins.
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre.
Inutiles, épars, ils traînent ici-bas
Le sombre accablement d'être en ne pensant pas.
Ils s'appellent vulgus, plebs, la tourbe, la foule.
Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule,
Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non,
N'a jamais de figure et n'a jamais de nom ;
Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère,
Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère,
Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus,
Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus.
Ils sont les passants froids sans but, sans noeud, sans âge ;
Le bas du genre humain qui s'écroule en nuage ;
Ceux qu'on ne connaît pas, ceux qu'on ne compte pas,
Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas.
L'ombre obscure autour d'eux se prolonge et recule ;
Ils n'ont du plein midi qu'un lointain crépuscule,
Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit,
Ils errent près du bord sinistre de la nuit.

Quoi ! ne point aimer ! suivre une morne carrière
Sans un songe en avant, sans un deuil en arrière,
Quoi ! marcher devant soi sans savoir où l'on va,
Rire de Jupiter sans croire à Jéhova,
Regarder sans respect l'astre, la fleur, la femme,
Toujours vouloir le corps, ne jamais chercher l'âme,
Pour de vains résultats faire de vains efforts,
N'attendre rien d'en haut ! ciel ! oublier les morts !
Oh non, je ne suis point de ceux-là ! grands, prospères,
Fiers, puissants, ou cachés dans d'immondes repaires,
Je les fuis, et je crains leurs sentiers détestés ;
Et j'aimerais mieux être, ô fourmis des cités,
Tourbe, foule, hommes faux, coeurs morts, races déchues,
Un arbre dans les bois qu'une âme en vos cohues
!

Victor HUGO
 

Liberté
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Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
paul Eluard
.
 

tristesse



Criant au désespoir, une douleur dans le coeur
Je n'ai qu'une envie mettre fin à ma vie.
Toutes ces erreurs qui détruisent mon bonheur,
Toutes ces trahisons qui anéantissent mes envies...

Je voudrais oublier, effacer ma mémoire.
Le mal que l'on m'a fait qui a engendré ma haine,
De tout ce qu'ils m'ont fait, de tout ce désespoir,
J'y ai beaucoup pensé, éprouvé de la peine.

Telle une petite âme abandonnée,
J'ai appris toute seule à créer mes propres armes,
Espérant un beau jour ne plus pouvoir pleurer...

Marre de vider pour un rien toutes ces larmes,
De voir tous ces gens.Ouragans préoccupés
De leurs affaires; le regard noir plein de flammes





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توقيع Moha le sage
شكرااااااااااااااااااااااااا ليك
 
ah c bien vous avez choisi des beaux thémes merçi bcq
 

Les Yeux d'Elsa




Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé

Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur

Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée

Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche

Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots

Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images

Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où

Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende

Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa

Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

Louis Aragon
 
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LES MAINS D'ELSA
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Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement
..
 
LES LILAS ET LES ROSES
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O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés

Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé

Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs

Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus

Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l'ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l'incendie au loin roses d'Anjou
Aragon

 

tristesse



Criant au désespoir, une douleur dans le coeur
Je n'ai qu'une envie mettre fin à ma vie.
Toutes ces erreurs qui détruisent mon bonheur,
Toutes ces trahisons qui anéantissent mes envies...

Je voudrais oublier, effacer ma mémoire.
Le mal que l'on m'a fait qui a engendré ma haine,
De tout ce qu'ils m'ont fait, de tout ce désespoir,
J'y ai beaucoup pensé, éprouvé de la peine.

Telle une petite âme abandonnée,
J'ai appris toute seule à créer mes propres armes,
Espérant un beau jour ne plus pouvoir pleurer...

Marre de vider pour un rien toutes ces larmes,
De voir tous ces gens.Ouragans préoccupés
De leurs affaires; le regard noir plein de flammes


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Les larmes de tous les peuples sont de vraies larmes ; les rêves de tous les sages renferment une part de vérité. Tout n'est ici-bas que symbole et que songe

.
 
La délaissée

Ne t’en va pas mon coeur ma vie
Sans toi le ciel perd ses couleurs
Désert des champs jardins sans fleurs
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas où va le vent
Sans toi tous les oiseaux s’envolent
Et toutes les nuits sont des folles
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas où se perd l’eau
Méprisant le bonheur des verres
Et l’univers des arbres verts
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas comme le sang
Qui saute à la main qui me blesse
Ma chère force et ma faiblesse
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas où fuit le feu
Quand la paille à peine défaille
Qu’elle est cendre pour qu’il s’en aille
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas dans les nuées
Mon bel aigle ami des orages
Je peux mourir de ton courage
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas chez l’ennemi
Qui t’a pris la terre et tes armes
Crois en la mémoire des larmes
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas c’est félonie
Ces discours ces chansons ces fêtes
Hommes sachez ce que vous faites
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas où l’on te dit
Avec de grands mots pour enseignes
Quand c’est la blessure qui saigne
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas chez le tyran
Forger sa puissance toi même
Et des fers pour ceux que tu aimes
Ne t’en va pas


Ne t’en va pas Prends ton fusil
Siffle ton chien chasse les ombres
Chasseur, chasseur tu es le nombre
Ne t’en va pas


Prends ton fusil
Louis Aragon

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Doux sommeil

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Doux sommeil enchanteur qui silles la
paupière
De celle que je vois doucement reposer,
Veuille d'avec son coeur la haine diviser
Qui la rend contre moi si cruelle et si fière,

Fais-lui voir en songeant mon âme prisonnière
Qu'un brûlant repentir vient partout embraser,
Et si cela ne peut son courroux apaiser,
Fais-moi voir à ses pieds sans vie et sans lumière.

Si son coeur songe aux eaux, baigne-la dans mes pleurs,
Aux peines des damnés, fais-lui voir mes douleurs,
S'il songe dans le feu, las ! montre-lui ma flamme,

Si rêvant tu l'amènes à l'infernal séjour,
Dans le fleuve Léthé, au moins, plonge son âme.
Fais oublier sa haine et non pas son amour

-Guillaume de LA ROQUE
 
Clair de Lune

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A l'heure, où les bois d'aubépines,
De combe en combe au loin neigeant,
Apparaîtront dans les ravines
Comme un léger brouillard d'argent,

Nous irons dans la forêt brune,
Dans l'ombre, écouter les récits,
Que fait aux bois le clair de lune,
Ce bleuâtre amant des taillis :

Contes païens, récits épiques,
Dont les combats, tragique enfer,
Surgissent parfois noirs de piques
Au ciel brouillé des nuits d'hiver ;

Quand dans les brumes écroulées
La bise à l'horizon frileux
Entasse de pâles mêlées
D'escadrons d'astres fabuleux...

Mais ta marche hésite et tressaille
En m'écoutant, va, ne crains rien.
Le ciel d'Avril est sans bataille,
Le bois moderne est bon chrétien.

Un chasseur nimbé d'or l'habite ;
Les chênes en Mai sont bénis.
Un souffle innocent y palpite,
Le souffle adorable des nids.

La chasse errante sous la lune
De Diane et du roi païen
S'est perdue au loin sur la dune
Aux sons du cor de saint Julien.

Heureux si dans cette déroute,
Qui fait hélas ! le bois désert,
Il nous reste au bord de la route
Le grand cerf blanc de saint Hubert ;

Pourtant je me suis laissé dire
Que les nains rieurs des talus
Étaient fils du vieux dieu Satyre
Et des faunes aux reins velus.

On veut aussi que la ruine,
Pour garder un ancien trésor,
Ait dans la mousse et la bruine
Des gnomes verts couronnés d'or...

Rêve ou non ! libre à toi d'y croire.
Le bois nocturne a ses rayons
Mêlés de légende et d'histoire
Et des fables pour papillons.

Qui sait ? Dans l'herbe lumineuse
Tramant des encensoirs d'argent,
Verrons-nous passer sous l'yeuse
Le cortège de la Saint-Jean ?

Avec ses basses, ses violes
Fredonnant dans l'air tiède et pur,
Et ses diacres en étoles,
Tachant d'or clair le bois obscur ;

Ses vierges d'iris bleus coiffées,
Portant des rameaux de buis vert,
Dont Shakespeare eût fait des fées,
Platon des nymphes à l'oeil clair.

Écartant sur leurs pas les branches,
Nous verrons leurs manteaux de lin
Et l'ourlet de leurs robes blanches
Se perdre au tournant du chemin,

Et, dans la clairière irisée,
Le long des verts taillis mouillés,
Nous reviendrons dans la rosée,
De notre rêve émerveillés



Jean LORRAIN
 
سررت بالمرور على هذا العبير والاستمتاع بالذوق الراقي في الاحتيار
 
شكرا لك اخي على القصائد الرائعة
 
Très beau poèmes classiques
Nous a rappelé les beaux jours
C'est jours d'école
Merci Fatima
 
توقيع KimoB
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