ABDELAZIZ BEN AHMED continua à jouir du royaume prospère qu'avaient fondé son père et son aïeul et leur succéda dans l'exercice de l'autorité temporelle et religieuse. Par des annexions successives, il étendit son pouvoir vers le Sud et dans tout le massif montagneux des environs. Il s'allia aux frères BARBEROUSSE auxquels il offrit des troupes lors du siège de BOUGIE par les Espagnols comme il s'allia en 1552 à SALAH RAIS lors de la révolte de TOUGOURT et OUARGLA. C'est au cours de son règne, marquée par des guerres et des alliances avec l'autorité turque que furent construits par les Turcs le fort de BORDJ BOU ARREIDJ et celui de ZEMOURA comme bases arrières et pour le contrôle des mouvements de troupes. L'avènement de AHMED AMOKRAN qui va servir de nom patronymique à ses descendants intervient à la suite d'une bataille au cours de laquelle mourût en 1559 ABDELAZIZ. Il organisa une armée régulière, soumit à son autorité TOLGA et BISKRA et poussa jusqu'à TOUGOURT. A sa mort en 1569, son fils SIDI NACER, lui succéda mais n'avait pas les ambitions de ses aïeux nous dit FERRAUD « Il n'avait accompagné son père dans aucune de ses campagnes, et sa jeunesse, entièrement consacrée à l'étude et aux exercices religieux, s'était passée dans la zaouïa de la Kalâa. Il était d'un caractère timide et peu ambitieux… ».
Après l'assassinat de SIDI NACER par les compagnons d'arme de son père, la région connaîtra des troubles et restera soumise à l'autorité turque jusqu'à l'avènement de la colonisation française.
L'occupation turque
Le plus important vestige historique de cette époque est incontestablement l' actuel fort El Mokrani utilisé comme poste d' observation de la région de Bordj Bou Arreridj qui fut un important axe caravanier Dans une contribution à l' histoire de l' Est Algérien FERRAUD chef de troupe de l' occupation françaises affirme que les édifices ottomans rencontrés dans la ville remontent àu XVeme siécledont le principal est un fort bâti prés d' une source appelér Aïn Bou Arreridj .Ce fort a été utilisé par les ALMOHADES et fut un élément du dispositif guerrieret mis en place avec Tiglait et Bordj Ghédir pour assiéger les HAMMADITES
Plus tard, le fort assurait la sécurité des caravanes commerciales sujettes à de nombreuses attaques dans la région. La région a connu divers émirs attachés au pouvoir Ottoman à commencer par l' Emir Sidi Abderrahmane, de descendance IDRISSIDES, aieul des MOKRANI. L' Emir se fixa définitivement dans la région des BENI ABBES au nord ouest de la région de Medjana. A sa mort son fils Ahmed lui succéda et fonda la Kalaa tout en se créant une autorité et une puissance
« Situé à neuf cent mètres d'altitude sur le plateau désertique de MEDJANA, le village de BORDJ BOU ARRERIDJ n'existe pas encore lorsque, fin octobre 1839, le Duc d'Orléans, avec l'armée du général Valée, décide le bivouac au lieu-dit AIN BOU ARRERIDJ. La colonne est en route pour Alger et doit franchir le redoutable défilé rocheux des Portes de Fer, propice aux embuscades. Les légions romaines n'y étaient jamais parvenues et les Turcs payaient une redevance annuelle pour avoir le droit de passer » raconte Francine DESSAIGNE dans «
BORDJ BOU ARRERIDJ - L'insurrection de 1871.»
La population de la wilaya de BORDJ BOU ARRERIDJ tire ses origines connues des principales tribus de Beni Aïdel, M'Zita, Dréat, Ouennougha, Ouled Khelouf, Maadid, H'Chèm, Ouled Ayad, Meguedem, Zemoura, Ouled Thaïer, Beni Abbas et Beni Melikech.
Les Beni Abbas : Berbères Kotama de la fraction des Azizide, Ils habitent les montagnes du nord de la wilaya. Frontaliers avec la wilaya de Bejaïa où se trouve la fameuse Kalâa évoquée plus haut, leur influence va au-delà et jusqu'à Biskra et Touggourt durant le XIVème siècle de l'ère chrétienne.
Les Beni melikech : Originaires des montagnes qui font face à Tazmalt dans la vallée de la Soummam, ce sont des alliés naturels des Beni Abbes dont ils partagent le même espace géographique.
Les Ouennougha : Occupant les montagnes du sud-ouest de la Wilaya, ils peuplent actuellement la Commune de Ben Daoud et une partie des Communes de Mansourah et d'El Mehir. Ils appartiennent à une grande tribu berbère des Sanhadja que les différentes révolutions n'ont pas déplacé de leurs montagnes. Ils ont des origines communes avec une partie de la population de Tazmalt.
Les Ouled Khellouf : Voisins des Ouennougha (à l'ouest) et des Ayad (à l'est), ils sont d'origine Sanhadjienne et se sont établis dans le sud de la wilaya (actuelle Daïra d'El Hammadia) vers l'an 1363. Ils formaient la milice du sultan de Bougie, Abou Zaccaria, quand leur chef, Yacoub Ben Khellouf était chambellan de ce sultan.
Les Ouled Thaier et les Douaoudia : Ils occupent la région Est de la wilaya comprenant les actuelles communes de Khellil, Bir Kas Dali et Ain Taghrout. Ils sont issus des alliances des tribus berbères et arabes implantées dans le Hodna et le plateau de Sétif vers le milieu du XIIème siècle.
Les Ayad : Ils se diviseraient en plusieurs fractions et sont connus sous la dénomination générale des Ouled Haddad, tribu noble. Leur territoire s'étend de Ras El Oued à l'est jusqu'au bassin du K'Sob en contournant par la partie sud les Ouled Khellouf. Cette tribu aurait de tout temps eu des affinités avec le cercle de Sétif.
Les Sedrata : D'origine berbère, cette tribu qui habitait la plus grande partie du bassin de Médjana a été signalée dans la région avant le VIIème Siècle. A la fin du règne des Hamadite, au XIIème Siècle, leur territoire qui s'étendait de l'oued Bousellem aux montagnes de Mansoura a subi plusieurs invasions. De nos jours, les tribus qui peuplent la région de Médjana s'apparente à celle des H'Chèm qui furent les alliés fidèles des Beni Abbas.
Zemoura : Se confond avec son fondateur Hassan Pacha, fils et successeur de Kheir Eddine qui vers 1560 luttait contre les Beni Abbas.C'est une tribu issue des alliances d'une petite colonie turque avec les tribus kabyles voisines. Ils occupent actuellement le Nord de la wilaya où fut à la hâte construit par les Turcs, un petit fort.
Les Meguedem : Ils sont implantés au nord du Chef lieu de wilaya et voisins des H'Chèm (à l'Ouest) et Zemoura (au Nord). Il semblerait que leur origine est à rechercher du coté des tribus composant le cercle de Boussaada.
Les Dréat : Ils sont à l'origine de la fondation du village de Mansoura. C'est une tribu berbère venue de la Kalâa des Beni Hamad, après sa prise en 1153 par Abdallâh, un des fils du fondateur de l'empire Almohad. En raison de la composition de son territoire qui comprend plusieurs airesgéographiques la wilaya de Bordj Bou Arreridj constitue une mosaïque de traditions : Kabyle, Sétifienne et du Hodna.La collecte des olives et des figues se pratique toujours dans les zones montagneuses du Nord, tandis que la céréaliculture et l'élevage dominent dans les hautes plaines et le Sud steppique. En milieu rural, l'habitat garde son style particulier et dans les agglomérations l'architecture moderne est adoptée. La quasi-totalité de la population est sédentaire bien qu'une population nomade venue du Hodna s'installe occasionnellement, dans la région d'El Mehir, Medjana, Belimour, El Anasser et Ras El Oued. Des traditions propres à la région se remarquent encore de nos jours :
- La célébration de l'arrivée du printemps au début mars où la population organise des journées de plein air durant 3 vendredis de suite.sd
- La production du petit-lait de manière traditionnelle. - Le tissage de tapis et burnous dans certaines familles notamment dans la région Nord. En matière de traditions culinaires, le Couscous appelé « El Keskes » est le principal plat dont s'enorgueillit la région. Par ailleurs, certains plats traditionnels tels que la « zeraïga » galettes émiettées dans du beurre, ou « Lembardja » galette fourée aux dates sont très prisés. Sans oublier la Ville d'El Achir sur la RN5 qui a acquis une réputation nationale par ses viandes et ses brochettes d'agneau « Choua » En ce qui concerne les tenues vestimentaires, l'habillement traditionnel de la région est symbolisé par la tenue Kabyle dans les régions Nord, tandis que dans le reste de la Wilaya il s'apparente aux traditions Setifiennes.dsfsdf
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L' Avénement Mohamed EL MOKRANI
En 1853 Mohamed EL MOKRANI succeda à son père Ahmed avec le grade de BACHAGHA de la Medjana. Fait chevalier de la légion d' honneur en 1861, Mohamed Ben Ahmed El Mokrani devient membre du conseil général de la province de Constantine en 1870. En 1871, El Mokrani lancera les tribus dans une formidable insurrection qui durera 09 mois et s' étendra jusqu' aux portes d' Alger à l'ouest et, au sud, jusqu' à Bou Saada.Mohamed tombera au champ d' honneur le 05 Mai 1871 près de Aïn Bassam et fut enterré à la Kalaâ Beni Abbés
Après l' insurrection, la région de Bordj Bou Arreridj a été soumise au même régime qu' à connu toute l' Algérie. De même, pendant la guerre de la libération, faisant partie de la wilaya III historique, les enfants de Bordj Bou Arreridj ont offert d' énormes sacrifices pour l' indépendance du pays. C'est ainsi qu' il est recensé 3700 chahids, 6500 Moudjahides et 5800 ayants droit
EVOLUTION DE LA POPULATION
Au recensement de 1977, la population reconstituée de la wilaya de Bordj Bou Arreridj était estimée à 299 181 habitants. Au RGPH de 1987, elle passe à 424 722 habitants et au RGPH de 1998 à 555 402 habitants,cela correspond à des taux d'accroissement annuels moyens inter-censitaires respectifs de 3,56 et 2,51 %.
Au 31.12.2000, la wilaya comptait une population estimée à 577 742 habitants avec un taux
d'accroissement annuel moyen de l'ordre de 1,49%. Ce taux, en légère augmentation durant l'année 2001,atteint 1.67 % et porte la population totale à 587 390 habitants, sans tenir compte des soldes migratoires qui ne sont pas maîtrisés.
Evolution de la population totale
Références Habitants
1977................................................299181 RGPH
1987................................................424722 RGPH
1998................................................555402 31 / 12 /
2000................................................577742 31 / 12 /
2001................................................587390
Mouvements naturels de la population
Le nombre de naissances vivantes enregistrées à travers la wilaya durant l'année 2001 s'élève à 11 637, le nombre de décès à 1 886. Le solde naturel de l'ordre de 9 751 habitants donne un taux d'accroissement annuel moyen rapporté à la population en milieu d'année de 16,7 0/00.
Les décès de moins d'un an atteignent 323 à travers la wilaya. Cela engendre un taux de mortalité infantile de 27,76 0/00. Le nombre de morts nés est de 265 et donne un taux de mortinatalité de 22,77 0/00.Le nombre de mariages total en légère hausse, est de 4 065 et porte le taux de nuptialité à 6,9 0/00 avec un taux de fécondité de l'ordre de 81,02 0/00.
Les indicateurs démographiques pour mille
Taux de natalité...........................................................................19,98
Taux de mortalité.........................................................................3,24
Taux d'accroissement naturel annuel moyen...............................16,70
Taux de mortalité infantile...........................................................27,76
Taux brut de nuptialité................................................................6,90
Taux de fécondité........................................................................81,02
Taux de Mortinatalité..................................................................22,77